Beaudry a laissé sa profession d’ingénieur pour manier des matériaux comme la cire d’abeille, la gomme damar, la craie, la colle de peau de lapin, le carborundum, exigés par ses techniques de prédilection : encaustique, tempera, pastel et aquarelle.
Dans un enchaînement de hasards, au cours de la réalisation de ses portraits, paysages et natures mortes, il plongeait dans la pensée de Picasso telle qu’exprimée dans les écrits de son marchand et ami Kahnweiler et apprit qu’ils étaient résolument contre l’abstraction. Après, il tombait sur le livre ABSTRACTION et EINFÜHLUNG écrit par un contemporain de Kahnweiler : Wilhelm Worringer. Dans cet écrit contesté par Kahnweiler, la pyramide égyptienne, le fronton d’un temple grec et la cathédrale gothique ne sont que des résultats différents de transformations provenant d’une source unique : l’abstraction. Chez Kahnweiler, l’abstraction est de la décoration alors que chez Worringer, l’abstraction peut mener vers un grand style. L’antinomie ne peut pas être plus directe.
Ce conflit, qui n’a jamais été résolu, devait s’installer au cœur de sa démarche artistique, et lui faire découvrir vingt ans plus tard l'auteur Aloïs Riegl et relancer sa recherche.
Cette démarche peut être consultée en cliquant ici.